par Jean Rony Monestime ANDRE ;
BS en Médecine Nucléaire; BA en Conn. Générales/Professeur à Seton Hall University, New Jersey, USA

La Havane, vendredi 20 avril 2018 ((Rezonodwes))-Ce jeudi 19 avril 2018, le soleil se lève encore dans le ciel cubain, muni de sa « tropicalité » coutumière. Néanmoins, il sera suivi d’une constellation de récits.


D’abord, l’étoile de la seigneurie des Castro se retire du firmament politique; puis, les 605 députés, fraichement élus le 11 mars dernier, éliront, en Assemblée Nationale, les 31 membres du Conseil d’État qui choisiront à leur tour, pour la première fois, un président qui a vu le jour après la Révolution et qui n’avait pas marché sur Sierra Maestra*.

Cette virgule à l’ère Castriste semble être née de l’organigramme du PCC (Partido Cumunista Cubano) qui se soucie à étrangler les censures et les causeries internationales sur une probable dynastie infinie des hommes de Birán* dans la vie politique cubaine.

Ce jeudi d’avril sera aussi marqué par deux autres faits inouïs: le président Raúl Castro aura déménagé à Santiago, non loin du mausolée le plus visité de la ville, abri des restes de son frère-ainé, Fidel, et à deux pas d’une des maisons familiales qui a vu transiter une partie de son adolescence; autre réalité est que cette Assemblée Nationale sera la plus rajeunie dans l’histoire de l’Ile communiste.


La page du castrisme est tournée après 59 ans de résistance contre les plus puissants du globe. Fidel et Raúl Castro ont dû éprouver une conjonction d’effets psychologiques et d’évidences politiques. Les menaces d’invasion et les intoxications dans l’opinion internationale se rapportent à un embargo commercial et des tentatives d’assassinat.

Cuba détient le mérite d’être le seul pays survivant des Amériques du capitalisme. Il a su éliminer l’analphabétisme et résoudre le problème de santé publique légué par Batista. Contrairement à son voisin Haïti qui vomit d’analphabètes et possède un système de santé qui se base sur la charité.

Toutefois, la vie sociale dans l’Ile est frappée d’une instabilité chronique. Le cubain est très migrateur. Il peut parcourir les côtes de Floride sur un paquebot en pneus. Et, il n’existe presque pas en Amérique une seule communauté sans d’immigrants cubains.

Cuba, sans un Castro, n’apportera pas pourtant de solution à ses courants problèmes. D’ailleurs, le président Miguel Diaz Canel, est né des entrailles des communistes qui ont tous hérité du même contentieux diplomatique. C’est-à-dire, l’administration cubaine reste immuable même si le guide est nouveau.

En ce jour historique, Cuba se souvient des noms d’une résonance fabuleuse : les Castro. Ils lèguent une conscience, un orgueil et surtout un humanisme. Le cubain est celui qui partage son pain ignorant le lendemain; il fume son « havanos* » à moitié, laissant le reste pour son copain. En réalité, ce sont 59 ans de fierté, même si souvent blasphémés, qui vont être archivés. Les incertitudes, les précarités et les variabilités, souillures de cette révolution, importent peu.


En somme toute, les Castro appartiennent à ces hommes qui n’ont inspiré uniquement lauriers et aromates. Leurs détracteurs les trouvent pécheurs des droits humains et monarques modernes. Et ceci, malgré un consensus lucide sur leur agilité et leur chauvinisme.

La nature veut que chaque homme fait son temps. Les Castro ont vécu leurs ans et leurs jours entre les doux et les amers, obéissant à cette loi naturelle. Aujourd’hui, il se sable dans l’océan de la vieillesse et la mort. Cuba vit aujourd’hui, depuis 1959, son premier quart-d’heure sans un Castro à la présidence, ce 19 avril 2018.

1. Sierra Maestra*=la montagne qui fut, en 1959, l’abri des guérilleros cubains dont Fidel & Raul Castro et Che Guevara
2. Birán*= Village natal de Fidel des Castro, dans la province de Holguín
3. Havanos* = un des cigares cubains

Jean Rony Monestime ANDRE
BS en Médecine Nucléaire; BA en Conn. Générales
MHA-Master en Healthcare; Doctorant en Sciences de la Santé
Professeur à Seton Hall University, New Jersey, USA
Email : Jean-rony.andre@shu.edu
Références:
1. “El nuevo presidente de Cuba: qué esperar”. 7/4/2018 Tiré de: www.islalocal.com
2. « Raúl, un líder preclaro de Nuestra América ». 12/4/2018. Tiré de: www.granma.cu